Madame la Présidente, Chers collègues,
A la suite de cette crise sanitaire, sociale et économique inédite, nous sommes très naturellement appelés au secours puisque l’accompagnement social, la solidarité, la protection de nos concitoyens les plus fragiles, c’est le cœur de notre métier !
Alors oui, notre budget est en baisse,
Alors oui, nous devons piocher dans nos réserves et emprunter d’avantage pour conserver nos comptes à l’équilibre. Exactement comme le fait un ménage qui a mis de, mais qui a été contraint de puiser dans son épargne, parce que les temps sont rudes en période de Covid, parce qu’un chômage partiel (quand il y en a un), c’est moins qu’un salaire normal et parce que les dépenses quotidiennes et incompressibles continuent de courir. Et même, elles augmentent, le plus souvent.
Concrètement, la crise sanitaire a eu exactement les mêmes effets pour notre collectivité que dans beaucoup de familles qui vivent sur notre territoire.
Un ménage qui doit emprunter sous la contrainte, emprunte sans plaisir, vous pouvez en être certain. Cependant il emprunte, et il le fait raisonnablement et au plus juste. Exactement comme nous le faisons au Conseil départemental !
Cette année, pour répondre à cette crise, nous allons donc emprunter 330 millions d’€, c’est-à-dire entre 100 et 115 millions d’€ de plus que prévu. Mais cet emprunt, parce qu’il est lissé sur 30 ans, ne devrait pas avoir un impact trop important pour notre économie locale.
Toute notre collectivité a fait des efforts et des prouesses en matière de gestion : nous avons redéployé au maximum tous les crédits qui n’ont pas été dépensés : 12 millions d’€ ont été remis au pot commun.
C’est mieux que rien, mais c’est évidemment nettement insuffisant au regard des 100 millions d’€ de surcoût (Covid) qu’il faut ajouter aux 50 millions de baisse des recettes, une baisse qui est due à la diminution de nos ressources habituelles : rien que pour les droits de mutation, par exemple, la perte s’élève à 35 millions d’€.
Quant aux dépenses supplémentaires, nous n’avons pas jeté par la fenêtre un seul centime de l’argent des contribuables depuis le début de la crise sanitaire, comme nous le faisons, d’ailleurs, depuis le début de notre mandature.
Cette pandémie et ses conséquences ont engendré un certain nombre de dépenses significatives ; Je vous donne quelques exemples, dans le désordre. Cela me semble important :
• + 6 millions d’€ de dépenses pour soutenir notre agriculture et notre économie (à travers un fonds d’aide) ;
• + 30 millions d’€ pour accompagner les dépenses de nos communes ;
• Près de 5 millions d’€ pour déployer du matériel de télétravail dans les collèges et pour aider les hôpitaux ;
• + 18 millions en achats d’équipements de protection (masques, gants, combinaisons) ;
• + 10,6 millions pour soutenir les établissements à compétences départementales notamment sociale et sanitaire) et pour payer les charges supplémentaires en personnels, notamment en primes Covid pour nos agents, qu’ils soient ici remerciés pour le remarquable travail qu’ils ont accompli au plus fort de la tourmente.
• J’en profite pour signaler que nous sommes le premier, sinon le seul département qui a décidé de verser une prime COVID aux aides à domicile. Un montant de près de 6 millions d’€ exonéré d’impôt et de charges fiscales pour ces hommes et ces femmes qui ont été très sollicités pendant la période la plus dure de la crise sanitaire. Nous voterons ce rapport cet après-midi.
• Et je termine avec le RSA : 6 000 personnes sont venues augmenter le nombre de bénéficiaires. Il n’y a plus aucune sortie, plus aucune radiation et + de 25 million d’€ de surcoût pour 2020.
Comme vous pouvez le constater, nous nous préoccupons autant de l’économie que des personnes dans les situations les plus difficiles.
M’adressant à l’opposition qui est intervenue, je réponds : Oui nous avons besoin de votre soutien, besoin d’une unité et attendons donc que vos paroles solidaires se transforment en acte et le premier acte, est de voter ce budget de crise.
En 2015 (très précisément le vendredi 26 juin 2015), c’était le jour de la 1ère séance publique consacrée à la DM1 de notre mandature, et j’avais pris la parole, au nom du groupe des élus de la majorité, pour dire : « Derrière notre Présidente, et AVEC elle, nous gouvernerons le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône de manière pragmatique, responsable et courageuse ».
Je parlais à cette époque au futur, notre équipe avait été élue 3 mois auparavant.
5 ans plus tard, je peux redire la même chose, la tête haute : « Nous avons gouverné et nous gouvernons le Département, avec vous, Mme Vassal, de manière courageuse, pragmatique et responsable, même par très fort temps de Mistral », et tout cela, sans augmenter les impôts.
Je conclurai en citant Montaigne : « C’est une belle harmone quand le dire et le faire vont ensemble »
23 Octobre 2020 –
Jean-Marc Perrin,
Président du groupe majoritaire « Un Département Gagnant »