La Provence de ce jour propose un très intéressant papier sur l’aérodrome: http://www.laprovence.com/article/actualites/2345773/aix-aerodrome-le-code-de-bonne-conduite-fait-tomber-le-son.html
Cet article explique que des représentants d’associations, d’usagers, de salariés de l’aérodrome, de l’Etat (sous-préfecture et aviation civile) ainsi que des élus, se mettent régulièrement autour d’une table, pour surveiller l’activité de ce petit aérodrome de loisirs et en limiter ses nuisances, (qui sont acceptables, il faut l’avouer). Ces réunions sont des commissions de suivi de la charte de l’environnement de l’aérodrome, sous le pilotage du sous-Préfet
Merci au collectif de la Duranne et au CIQ millois qui font un gros travail de surveillance et sont force de propositions.
D’autres, ne se mettent pas autour de la table et crient régulièrement « au loup! » (surtout en période électorale)
Extrait de l’article de Mme C. Barletta: L’aérodrome des Milles, thème récurrent des municipales aixoises ? En 2001, il avait fait parler de lui après le départ de l’Armée de l’air et les interrogations sur son avenir. Si pas grand-chose ne s’est passé depuis, l’association 1000 Décibels ne baisse pas la garde, craignant une extension de son activité.
Et voilà qu’à plusieurs reprises ces derniers mois, le syndrome est réapparu et d’aucuns, dans la majorité comme l’opposition, s’interrogent sur sa destinée.
Sur le site, les usagers sont las. Patrick Bourchet, président de l’aéro-club d’Aix-les Milles, François Poignet, président du collectif de la Duranne, et Christian Saura, du CIQ des Milles, ne partageaient pas les mêmes centres d’intérêt avant de se côtoyer au sein du comité de suivi mis en place par l’État.
« Avant, on s’engueulait plutôt« , rigole Christian Saura dont la maison est mitoyenne à l’aérodrome. Désormais, ils parlent à l’occasion des outardes qui se promènent sur la piste et s’accordent à dire que la charte de l’environnement qui lie associations, collectivités et clubs est un moindre mal.
« Autrefois, les niveaux de décibels atteignaient le bruit d’un skieur à 80 km/h »
« Si demain elle devait être annulée, ce vide représenterait un vrai danger et ce serait l’ouverture à tout« .
Les grandes prescriptions sont respectées assurent-ils : limitation à 60 000 mouvements par an alors qu’il y en a eu jusqu’à 100 000, pas de vol de nuit, interdiction des tours de piste en fonction des horaires …
Surtout, le travail de fond contre les nuisances sonores porte ses fruits. 75 % des avions écoles et 20 % de la flotte privée sont équipés de silencieux, subventionnés, en partie, par la communauté d’agglomération et la direction générale de l’Aviation civile.
« Nous venons de remplacer notre avion-école le plus âgé et donc le plus bruyant pour un engin nouvelle génération, témoigne Patrick Bourchet. Autrefois, les niveaux atteignaient 70 décibels lors des atterrissages et décollages -le bruit d’un skieur à 80 km/h. On tombe à 60. »
Un instructeur aventureux sanctionné
Des trajectoires antibruit ont été mises en place. « Les méthodes d’approche ont totalement changé : il y a dix ans, on arrivait en vrac depuis Luynes et le pilote aguerri taquinait la cheminée des Milles ; désormais, on atterrit en prenant la piste en biais, à une hauteur beaucoup plus importante. Il y a sept ans, aucun aviateur n’aurait estimé avoir à rendre des comptes, au même titre qu’on ne peut imposer à un automobiliste de modifier son rapport de vitesse. Chacun respecte un code de bonne conduite. » ; Récemment, un instructeur qui s’est aventuré à survoler le village a été mis à pied…
Des nuisances persistent que le comité de suivi tente de réduire par le dialogue. L’activité notamment de Kerozen industrie génère jusqu’à 100 décibels mais aussi des odeurs persistantes.
Eurocopter est présent en vertu d’un protocole signé avec la DGAC pour pratiquer des essais difficiles à réaliser à Marignane et doit se cantonner à un cadre strict. Comme la Sécurité civile qui peut effectuer des tours d’entraînements.
Un accord se dessine avec le club de parachutistes dont les nuisances sonores sont particulièrement ressenties à Puyricard.
Et puis, il y a les incidents nouveaux. Comme l’hélicoptère de la Protection civile qui fait le plein de kérosène en pleine nuit en revenant de sa ronde. Patrick Bourchet, François Coignet et Christian Saura affrontent les plaintes du voisinage et vont négocier, encore et encore…
Jean-Marc Perrin, adjoint spécial de La Duranne, estime que la charte reste un « outil de surveillance des éventuelles dérives« . « À titre personnel, je suis pour le maintien régulé de l’aérodrome, vraie coupure verte entre les Milles et la Duranne, qui permet aux amateurs d’exercer leur passion, assure des emplois (une quarantaine, Ndlr), propose au monde économique des déplacements aériens. Et puis, il fait partie du patrimoine des Milles« .
Il reste que la DGAC gère la partie « civile » de la piste et que la gestion est confiée à la Chambre de commerce et d’industrie de Marseille-Provence. Et que le flou persiste dans la pérennité de ces deux acteurs principaux qui, régulièrement interrogés, gardent le silence.
« Si demain il doit y avoir un repreneur, quel qu’il soit, il voudra forcément rentabiliser l’aérodrome« , reconnaissent associations et clubs.